Depuis plus de 30 ans, notre association, dédiée à l'insertion professionnelle et à la transition écologique du territoire, fourmille de projets et d’initiatives. Parmi les salariés qui œuvrent au quotidien pour la faire avancer, certains sont là depuis longtemps ! C’est le cas de Bruno, coordinateur adjoint et encadrant sur notre chantier d’insertion Valorisation des territoires de montagne. Salarié historique de l’association (depuis avril 2003) , il a, au fil des années, contribué à son évolution tout en restant fidèle à ses valeurs. Il a gentiment accepté de parler de son expérience chez nous !
Comment es-tu arrivé dans l’association Environnement & Solidarité ?
C’est une anecdote assez drôle ! Je vivais à Névache et j’étais sans voiture à l'époque. Un jour, je suis descendu à Briançon en stop pour faire des courses. En remontant, un camion avec un conducteur barbu m’a pris en stop. Je lui ai parlé d’une info que j’avais eue via ma belle-mère : une association de Briançon cherchait un encadrant technique ! Le conducteur m’a alors révélé qu'il était le directeur de la structure en question : il s’agissait de Philippe Wyon. Quelques jours plus tard, je passais un entretien, puis je rejoignais l’équipe d’Environnement & Solidarité (qui s'appelait Naturoscope du Briançonnais à l’époque).
Combien de personnes y travaillaient à ton arrivée ?
En 2003, on était très peu : deux encadrants et demi, une dizaine de salariés polyvalents et un conseil d’administration classique (un président, un trésorier et un secrétaire).
Comment l’association a-t-elle évolué depuis tes débuts ?
Elle a évolué… énormément !
Déjà, en termes d’activités. Lorsque je suis arrivé, l’activité de l’asso était dédiée uniquement à l’entretien d’espaces naturels du territoire et à la gestion de sites de ski de fond. Au fil des ans, elle s’est très diversifiée !
Aujourd’hui, Environnement & Solidarité propose plusieurs chantiers d’insertion : la Ressourcerie La Miraille (ainsi que la petite Miraille à Guillestre), la Plateforme de réemploi des matériaux, la Valorisation des territoires de montagne, ainsi qu’une activité d’accompagnement à la transition écologique.
Elle a également évolué en termes de nombre de salariés. Nous étions cinq permanents à mon arrivée, aujourd’hui, nous sommes une trentaine !
Ce qui est appréciable, c’est que les valeurs de l’association sont restées les mêmes depuis le début : on est toujours axés sur l’humain, l’insertion, l’environnement, le développement local et la transition écologique. Et ça, c’est quelque chose que j’ai toujours retrouvé, dans tous les projets. Aucun projet farfelu, tout est en phase avec les valeurs que l’on défend.
Y a-t-il des moments marquants ou des projets qui t’ont particulièrement marqué durant ces années ?
Oh oui ! Comme moments marquants, je pense en premier lieu aux changements de lieu de l'association (rendez-vous dans l'infolettre d'avril pour en savoir plus !). Il y a une réelle dynamique dans cette évolution, et cela suit le développement global de la structure. Récemment, la Ferme a été un projet vraiment original et décisif dans l’histoire d’Environnement & Solidarité : nous nous installons pour de bon, nous nous ancrons sur le territoire !
Un autre grand événement marquant qui me vient à l’esprit est la création de la Ressourcerie La Miraille.
Il y a aussi eu les départs des collègues historiques, ceux qui étaient là depuis 10 ans ! De mon côté, je n’ai jamais eu l’envie de partir. J’ai toujours dit que j’arrêterais quand j’en aurais marre, mais je n’en ai jamais eu assez !
Qu’est-ce qui te motive à travailler pour l’association après toutes ces années ?
Ce qui me motive le plus, ce sont les chantiers. Ils sont toujours différents et intéressants, ce qui fait qu'il n’y a jamais de monotonie. Ensuite, il y a la dimension de développement local : le fait de prendre soin du territoire. Ça me passionne vraiment. Et quand, pour prendre soin du territoire, on se retrouve à réaliser des chantiers perdus en montagne… c’est encore mieux !
Quelles valeurs de l’association te tiennent particulièrement à cœur ?
Les valeurs de développement local sont primordiales pour moi. L’association participe activement à préserver le patrimoine local, ce qui est incroyable. On entretient parfois ce que nos ancêtres ont bâti à la sueur de leur front pendant des siècles, et je trouve ça très satisfaisant. C’est aussi, bien sûr, l’impact que nous pouvons avoir dans les vies des personnes en parcours d’insertion chez nous : l’accompagnement, l’insertion professionnelle, c’est vraiment important, ça peut faire la différence. Cette dimension est ce qui me plaît le plus : pouvoir concilier à la fois l’aspect humain et la préservation du territoire.
Quels conseils donnerais-tu aux nouvelles recrues qui arrivent dans l’association aujourd’hui ?
Je leur dirais de ne jamais oublier qu’Environnement & Solidarité est une association avant tout, même si notre échelle et notre fonctionnement peuvent parfois faire penser à une grosse entreprise. C’est important de s’investir à 100 % ! Si on cherche juste un job, il vaut mieux aller ailleurs. Ce n’est pas un travail facile, mais il est fait avec le cœur, et c’est essentiel d’être là par conviction.
Comment vois-tu l'avenir de l’association ?
Je pense qu’il faut rester ancrés sur notre territoire, sans s’éloigner les uns des autres. Le projet de la Ferme est un bon exemple : on aura enfin l’occasion de se regrouper sur un même site. Mais il va aussi falloir réfléchir à de nouvelles sources de financement, pour assurer la pérennité de nos actions.
Un petit mot pour ceux qui travaillent avec toi depuis longtemps ?
Bravo à toute l’équipe ! Tenir bon année après année, malgré les difficultés, c’est un vrai défi. Quand tout va bien, c’est facile, mais dans les moments difficiles, surtout sur des activités comme celle de l’accompagnement à la transition écologique, c’est vraiment cool de voir qu’on tient le cap. C’est un vrai travail d’équipe.
Pour finir, une anecdote que tu souhaiterais partager ?
Il y a eu une fois seulement où j’ai appris que nous avions été choisis pour réaliser le projet parce que nous étions un chantier d’insertion. Une seule fois. Je trouve ça surprenant et révélateur, qu’en 22 ans, cet argument n'ait été que si peu souligné. Pourtant, ce genre de chantier peut vraiment changer la vie des gens, et c’est important de se rendre compte de l’impact que cela a ! C’est aussi vital que d’avoir un service de santé ou un hôpital dans une région. C’est quelque chose qu’on ne mesure pas toujours, mais c’est essentiel.